Les arts de la danse et de la musique sont depuis très longtemps des compagnons de route. Pourtant, même si l’on peut sentir avec aisance l’existence des liens qui les unissent, il nous est moins aisé de les décrire avec précision.

Hea Min Jung considère le son comme une respiration nécessaire à la création et à l’organisation de ses mouvements, pour Gaspar José Vivier le mouvement permet de choisir et d’organiser les sons.

« La polyvalence de la danseuse HeaMin Jung me donne envie de faire tomber mes barrières esthétiques. Les styles musicaux qui se dessinent au fur et à mesure du temps sont de grandes inspirations dans mes créations musicales, mais ils peuvent aussi m’enfermer dans leurs formes et dans leurs structures. Que cela soit dans une juxtaposition de différents ensembles musicaux ou dans le mélange d’esthétiques apparemment contraires il est pour moi primordial de chercher à suivre HeaMin dans ses libertés.

Les musiques sont traversées de natures de son différentes dont il n’est pas toujours aisé d’en reconnaître les sources. Un son d’eau créé avec un instrument électronique, des crissements de pierre qui ressemblent à des ondes magnétiques, autant de questions sensorielles pour que les musiques libèrent l’imagination.

Les instruments joués sont de nature différentes et complémentaires, à l’image des sons créés. Un carillon mélodique, un synthétiseur harmonieux, des matériaux bruts percussifs, des percussions électroniques et d’autres instruments hybrides.

Ma présence sur la scène permet de ne pas figer les compositions musicales. En tant qu’instrumentiste-improvisateur les musiques dont j’ai dessiné les contours au préalable se mélangent avec mes musiques corporelles de l’instant. Autant en intéraction avec la danse qui se dessine qu’avec mes émotions du moment je cherche à me servir des différentes temporalités. Le temps court de l’interprétation et de l’improvisation, le temps long de la composition et de l’écriture sont tous deux de fidèles compagnons. »